L’Etat Va t-il baisser les taxes ?

La proposition du gouvernement de pouvoir vendre à perte leur carburant est unanimement rejetée par les distributeurs.Y a-t-il un autre moyen de faire baisser les prix de l’essence et du gazole ?Alors que des voix s’élèvent pour réclamer une diminution des taxes de l’État, TF1 fait le point.

« Il faut baisser les taxes », affirme un automobiliste devant le panneau d’affichage d’une station-service, dont les prix n’ont cessé d’augmenter ces dernières semaines. Mardi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a convoqué à Bercy les dirigeants de Leclerc, Carrefour, Intermarché, Système U, Casino et Auchan. Une réunion durant laquelle les distributeurs ont exprimé leur opposition unanime à la revente à perte du carburant sur les parkings de leur hypermarché. Samedi soir, la Première ministre, Elisabeth Borne, avait créé la surprise en annonçant une loi permettant aux distributeurs de revendre le carburant à perte pendant six mois à partir de décembre. Un « nouvel outil », expliquait-on alors à Bercy, dont le but est de faire baisser les prix sans reconduire la très coûteuse remise sur le carburant financée par l’État l’an dernier. 

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Mais alors, sans remise sur le carburant ni vente à la perte, quelle option reste-t-il ? Les automobilistes interrogés par TF1 dans le reportage en tête de cet article sont nombreux à le dire : à leurs yeux,  la solution serait de baisser les taxes. « Elles atteignent en France 60% du prix au litre. Sans taxes, un litre à 2 euros serait vendu 80 centimes. Ce niveau de taxe est particulièrement élevé au sein de l’Union européenne, mais il n’y a pas d’exception française, il est comparable à celui de l’Italie ou de l’Allemagne », rappelait dans son éditorial du 13 septembre sur RTL François Lenglet, par ailleurs spécialiste économie de TF1. Comme le montre l’image ci-dessous, sur un litre de sans-plomb vendu 1,96 euro, un client paie systématiquement le carburant, sa distribution, mais surtout plus d’un euro de taxes. Plus le prix du carburant est élevé, plus la TVA qui s’applique augmente, et plus l’État gagne de l’argent.

TF1

« La France agrémente la taxation des carburants d’une bizarrerie. L’essence est d’abord frappée par la TICPE, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques. Puis par la TVA, à 20%, qui s’applique aussi sur la TICPE. Il s’agit d’un impôt sur un impôt, qui représente 14 centimes par litre », ajoutait François Lenglet sur RTL. 

Comment faire baisser la facture ?

En 2022, le gouvernement a engrangé deux milliards d’euros de recettes supplémentaires par rapport à l’année précédente. « Pour alléger la facture, il faudrait que l’État renonce à certaines recettes fiscales, en acceptant de toucher moins. Mais ces sommes sont considérables. On estime que la diminution d’un centime de taxe sur les carburants coûte un milliard par an à l’État, alors qu’elle n’est absolument pas perceptible par l’automobiliste. Pour avoir un effet significatif, une baisse de 10 centimes serait nécessaire », détaille également le journaliste économique dans sa chronique. Une position notamment défendue par Arnaud Robinet, maire (Horizons) de Reims, qui a appelé dans une tribune le gouvernement à « oser la baisse des taxes » : « Amenons notre niveau de taxation à celui de nos voisins luxembourgeois ou espagnols (10% de taxes en moins sur 1 litre) »

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