L’état Asphyxie l’économie
25 300 chefs d’entreprise ont fait faillite au premier semestre 2023 : merci l’État !
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Cette spirale de faillites massives, conséquence notamment des choix de l’État durant la crise sanitaire, risque vraisemblablement de se poursuivre et de s’accélérer au cours des mois à venir.
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Publié le 18 septembre 2023
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Par Etienne Fauchaire.
Un article de l’IREF
Lors du premier semestre de l’année 2023, près de 25 300 chefs d’entreprises ont mis la clé sous la porte.
Dans un contexte marqué par une inflation galopante et une fiscalité étouffante qui asphyxient le pouvoir d’achat des Français, cette spirale de faillites massives, conséquence notamment des choix de l’État durant la crise sanitaire, risque vraisemblablement de se poursuivre et de s’accélérer au cours des mois à venir.
Plus que jamais, il est donc temps de réfléchir aux vraies réformes qui pourront réanimer notre économie.
Les petits patrons au cœur de la tourmente, les grands s’en rapprochent
Une hécatombe : entre les mois de janvier et juin 2023, 25 296 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi, soit 140 cas par jour, une augmentation de 36,6 % par rapport à l’an dernier pendant la même période, et qui marque un retour aux niveaux d’avant-crise covid. Inquiétants mais prévisibles, ces chiffres proviennent de l’observatoire de l’emploi des entrepreneurs, un outil mis au point par Altares, un groupe français leader mondial dans le domaine des datas d’entreprises, et l’association patronale GSC.
Dans le détail, l’étude indique que ce phénomène affecte avant tout (à 90 %) les patrons de petites structures de moins de cinq salariés. Toutefois, il est à noter que les pertes d’emplois chez les chefs d’entreprises de plus de 20 salariés, qui avaient diminué pendant la crise liée au covid, ont doublé au premier semestre par rapport à l’année dernière, et que les dirigeants de grandes structures ne sont, eux aussi, plus épargnés par la menace du chômage.
Le secteur le plus durement touché par les faillites est celui de la construction, avec 5713 pertes d’emploi de dirigeants (+50 %) : exigences des nouvelles normes environnementales, augmentation des taux d’intérêts d’emprunt, pénurie de matériaux, flambée des prix et donc des coûts de construction, mais aussi baisse du nombre de commandes…
Les raisons pour expliquer ce désastre ne manquent pas.
Le secteur de la construction est talonné de près par celui du commerce, au sein duquel 5614 dirigeants ont perdu leur poste (+47,2 %), suivi par le secteur de l’hôtellerie-restauration avec 3470 pertes d’emploi (+65,9 %), puis par celui des services aux particuliers (coiffeurs, esthéticiennes…) avec 1152 chefs d’entreprise ayant perdu leur activité professionnelle.
Inflation, fiscalité, normes : le gouvernement, un pompier pyromane
L’association GSC retrace l’enchaînement logique.
Le contexte inflationniste contraint les ménages à réduire leurs dépenses, et génère donc la baisse subséquente de la demande dans ces secteurs et, donc, des défaillances d’entreprises. Que ce soit les carburants, l’énergie, l’alimentation, le logement… tous les pans du quotidien des Français sont touchés par cette hausse des prix qui érode leur pouvoir d’achat. Rien d’étonnant à ce qu’ils rognent sur le superflu pour se concentrer sur l’essentiel. L’Iref a pour sa part maintes fois décortiqué ces causes et conséquences de l’inflation dont il tient les politiques publiques du gouvernement largement responsables.
Cependant, d’autres facteurs contribuent à faire considérablement baisser le pouvoir d’achat : les lourdes réglementations et la forte fiscalité.
En France, l’excès de taxes et de normes réduit annuellement le revenu d’un ménage moyen de quelque 4300 euros net par rapport à la moyenne de l’Union européenne, révélait en décembre 2022 une étude produite par l’Institut économique Molinari (IEM). Et comme les dépenses de l’État ne cessent de s’alourdir – on nous rappelle assez la nécessité de financer la nécessaire et coûteuse « transition énergétique » – les impôts ne sont pas près de baisser. De 600 milliards d’euros en 2013, ils ont atteint en 2022 le chiffre mirobolant de… 802,8 milliards, soit une hausse de 25 %.
Le « quoi qu’il en coûte », ce cadeau empoisonné
À tous ces éléments il faut ajouter l’« effet ciseaux » sur les entreprises, des mesures fiscales mises en œuvre par l’État durant la crise sanitaire.
Non seulement les aides publiques exceptionnelles ne leur sont plus versées, mais l’heure est au remboursement des prêts garantis par l’État et des cotisations sociales encore non payées. Sans surprise, l’observatoire de l’emploi des entrepreneurs estime que cela « pourrait encore accélérer le rythme des défaillances observées début 2023 ».
En réalité, cette trajectoire est déjà entamée depuis l’année dernière.
Selon un rapport des cabinets d’audit financier Ernst and Young et AU Group publié en février 2023, l’exercice 2022 s’était soldé par 41 020 liquidations d’entreprises, un chiffre en nette augmentation par rapport à 2021, année où seulement 27 592 sociétés avaient fait faillite. Comme l’expliquaient alors les auteurs du rapport, « beaucoup de médias parlent d’une vague de défaillances. C’est plutôt là un effet de rattrapage des années covid ». Une analyse que faisait déjà l’IREF en juillet 2022.
Sous perfusion durant la crise sanitaire, de nombreuses entreprises ont ainsi été maintenues en vie artificiellement, les aides publiques ne faisant que retarder un inéluctable redressement judiciaire ou une liquidation. De l’argent jeté par les fenêtres au frais du contribuable. Au lieu de procéder à des versements d’aides ciblées, le gouvernement a arrosé massivement et aveuglément l’économie, dont il a simplement brouillé le cycle naturel. Résultat : la dette de l’État liée au covid a augmenté de 165 milliards, auxquels s’ajoutent 160 milliards correspondant à la baisse des recettes fiscales provoquée par la chute du PIB durant cette période.
La dette, c’est l’impôt de demain. Il faudra la rembourser. Alors ministre délégué chargé des Comptes publics, Gabriel Attal l’a d’ailleurs clairement confirmé dans une interview au journal Le Figaro en juillet (« Ce serait mentir que de dire qu’il n’y aura pas un effort global demandé à tous les Français pour réduire la dette »), tout en assurant – en même temps – que ménages et entreprises paieront en 2027 moins d’impôts qu’en 2022.
Si le désendettement de l’État français est bel et bien une « urgence nationale », il est donc plus que jamais temps d’engager de vraies réformes qui permettront aux entreprises de retrouver leur souffle. Ce n’est qu’en réduisant les impôts et les taxes, en supprimant les normes et réglementations, en accordant la liberté et la responsabilité aux individus, que les entrepreneurs pourront guérir notre économie malade.
L’État, en l’aidant, encore, ne fera que faire monter la fièvre.
— A VOIR : On nous a dit « c’est impossible alors nous l’avons fait «
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