Le cauchemar augmente de 50 %
Rares mais ravageurs: ces incendies de batteries électriques qui inquiètent
Publié il y a 2 heures, mis à jour à 10h38
France Assureurs a organisé un essai pour mieux comprendre les incendies liés aux batteries lithium des voitures, vélos ou trottinettes, susceptibles de se multiplier dans les prochaines années.
Faut-il avoir peur des batteries lithium ? Présentes dans nos voitures, vélos ou trottinettes électriques, elles ont causé plusieurs incidents graves ces dernières années. En février, quelque 900 tonnes de batteries lithium sont ainsi parties en fumée dans l’incendie d’un entrepôt industriel de l’Aveyron. Six mois plus tard, une vingtaine de personnes ont péri dans l’incendie d’une usine coréenne où 35.000 batteries du même type étaient entreposées. Plus largement, les réseaux sociaux regorgent de vidéos sur lesquelles on peut apercevoir divers engins électriques du quotidien se muer en brasier dans des entrepôts, des halls d’immeuble ou des parkings souterrains.
Ces feux, rares mais ravageurs, n’étonnent guère les spécialistes : les batteries en lithium sont composées en partie de liquide électrolytique, un composé hautement inflammable qui fait office de conducteur d’énergie entre les différents éléments d’une batterie.
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Véhicules électriques, smartphones, cigarettes électroniques… Notre quotidien regorge d’objets alimentés par des batteries lithium-ion, dont le pouvoir incendiaire redoutable provoque de plus en plus d’accidents.
Avez-vous un smartphone, un ordinateur portable, des air pods ou une cigarette électronique ? Peut-être disposez-vous d’une trottinette, d’un vélo ou d’une voiture électrique ? Il est fort à parier que tous ces objets contiennent des batteries lithium-ion. Une source d’énergie devenue incontournable, qui s’est implantée dans nos quotidiens en quelques années.
« Elles disposent d’une densité énergétique remarquable : à poids équivalent, aucune autre technologie de batterie ne réussit à enfermer autant d’énergie », explique Damien Roubineau, expert en nouvelles énergies au Centre national de prévention et de protection (CNPP). Au point que leurs inventeurs ont remporté le prix Nobel de chimie en 2019.
Une technologie qui a aussi promis de révolutionner nos mobilités. Résultat : les industries s’en emparent et des « gigafactories » de batteries au lithium poussent comme des champignons à travers l’Europe. Le problème est qu’avec le déferlement de cette technologie autour de nous, le nombre d’incendies devrait augmenter.
Un feu quasi-inextinguible
Scientifiquement, « le concept de risque est défini par la combinaison de la probabilité qu’un évènement dangereux survienne et de la gravité de ses conséquences », explique Damien Roubineau. Heureusement, la probabilité d’occurrence d’un emballement thermique responsable de l’embrasement des batteries reste très faible, dit-il d’emblée.
« Ce phénomène est essentiellement déclenché par un choc, dit le lieutenant-colonel des sapeurs-pompiers professionnels Alain Laratta. Mais, cela peut aussi être lié à une surcharge, à un défaut de fabrication ou à une agression thermique extérieure. » Une fois le processus lancé, il est impossible de l’arrêter. La chaleur produite va alors brûler la batterie elle-même, mais aussi son environnement : la poubelle, la table de nuit, le garage…
Il faudra alors le savoir-faire des pompiers pour limiter la propagation des flammes, à défaut de pouvoir éteindre la source. Ainsi, le risque incendie d’une voiture électrique sur une route isolée sera très différent de celui d’une voiture garée dans un parking souterrain dont l’embrasement pourra menacer de se propager à d’autres véhicules, de fragiliser le bâtiment et d’ensevelir les équipes de secours.
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