Des pratiques de voitures que l’on peut qualifier de « jetables”.

 Des voitures électriques jetables? 

RTL

© Photographie 3alexd / Getty Images© 

Pourra-t-on profiter aussi longtemps de notre future voiture électrique que de la petite dernière thermique ? Il est malheureusement permis d’en douter. 

Passer d’une voiture thermique et mécanique à une voiture entièrement électrique, c’est accepter qu’elle soit, elle aussi, victime un jour d’obsolescence plus ou moins programmée, à l’image aujourd’hui de ce qui se passe avec nos smartphones ou de nos machines à laver. Il y deux raisons évidentes à cela. Premièrement, la difficulté à remplacer les batteries et deuxièmement l’obsolescence programmée des logiciels embarqués.

Sur ce sujet, l’association HOP (pour « Halte à l’obsolescence programmée ») vient de tirer la sonnette d’alarme en publiant son dernier rapport intitulé « L’obsolescence accélérée des voitures thermiques et électriques« . Pour elle, certains constructeurs développent même des pratiques de voitures que l’on peut qualifier de « jetables”.

Aujourd’hui, la durée de vie moyenne d’une voiture en France est proche de vingt ans, mais paradoxalement, les récents progrès technologiques et la transition vers le tout électrique risquent fort de faire lourdement chuter ce chiffre.

Le plein d’obsolescence !

Le nerf de la guerre dans l’électrique, c’est la durée de vie des batteries. Le cabinet de conseil Carbone 4 a ainsi estimé qu’une batterie lithium-ion était en moyenne conçue pour supporter entre 1.000 et 1.500 cycles, soit en théorie une durée de vie de près de quinze ans à raison de deux recharges par semaine. Mais cette statistique se heurte malheureusement à la réalité : les batteries perdent en efficacité avec le temps, parfois même très rapidement.

Le problème est qu’à l’heure actuelle, remplacer une batterie, après un incident technique ou un accident de la route, s’avère extrêmement compliqué, à la fois pour des questions de réparabilité et de disponibilité. Résultat : il est parfois plus simple, et surtout plus rapide, de changer carrément de voiture.

Selon HOP, certains constructeurs de véhicules électriques optent pour des batteries clairement inaccessibles, souvent pour des raisons de coût de production, dénonçant au passage les pratiques de Tesla ou du chinois BYD, avec leurs batteries intégrées dans de gros blocs parfois indémontables.

Difficiles à réparer

Dans certains cas, les batteries sont tout simplement impossibles à remplacer. Cela peut parfois être plus simple, mais quoi qu’il arrive, le prix de la réparation ou du changement est très élevé ! Surtout qu’il faut se rappeler que la batterie, à elle seule, représente souvent près du tiers du prix d’une voiture électrique !

Il y a également tout l’aspect « logiciel » à prendre en compte dans les voitures modernes, et pas seulement électriques d’ailleurs. Or, comme n’importe quel appareil connecté, smartphone ou ordinateur, il arrivera un jour où les mises à jour ne seront plus compatibles avec un matériel vieillissant.

Face à toutes ces problématiques, HOP s’autorise quelques recommandations, à l’attention notamment des autorités européennes. À elles de prendre des mesures pour que la durabilité devienne la norme et que les constructeurs instaurent notamment des garanties de réparabilité de leurs batteries, qu’ils proposent un vaste réseau de pièces détachables, disponibles pendant au moins vingt ans, et continuent la maintenance et les mises à jour de leurs logiciels au moins aussi longtemps. Tout ça, c’est un sacré défi!

Pourtant, c’est essentiel, et pas seulement d’un point de vue économique pour les automobilistes. C’est aussi vital pour la planète, car si nos voitures deviennent « jetables », ce sont autant de batteries qui se retrouveront dans la nature.

D’où l’importance de trouver aussi des solutions pour les recycler. Vous l’aurez compris, l’industrie automobile n’en a pas fini de se creuser les méninges pour faire de la voiture électrique une technologie fiable et durable.

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