le générateur d’eau atmosphérique et solaire
Selon l’ONU, plus de 2 milliards d’êtres humains ne disposent toujours pas d’un accès pérenne à l’eau potable. 90% de ces personnes qui résident en zone rurale et isolée sont victimes de stress hydrique en raison du réchauffement climatique. Et afin de répondre aux pénuries d’eau de plus en plus fréquentes, des ingénieurs tunisiens ont mis au point un petit générateur atmosphérique transportable permettant de capter l’humidité de l’air pour produire 20 à 30 litres d’eau potable par jour.
Alors que la crise climatique s’intensifie et que les ressources en eau potable et buvable s’amenuisent, de nombreux gouvernements se retrouvent dans l’obligation d’imposer aux populations des restrictions d’accès à cette ressource pourtant vitale. Selon les experts du climat de l’Organisation des Nations unies, cette crise de l’eau qui sévit depuis longtemps dans les pays du Sud, risque au cours des prochaines décennies de s’étendre à de nombreuses régions du monde.
Une réponse au stress hydrique qui affecte les pays du Sud
Pour répondre au stress hydrique qui menace de nombreux habitants sur la planète, des ingénieurs tunisiens ont récemment inventé un générateur d’eau atmosphérique dénommé par ses concepteurs le Kumulus-one. Le prototype qui a été testé dans les déserts de l’Afrique du Nord, passe bientôt en phase d’industrialisation. L’appareil déjà en précommande serait déployé dans des régions particulièrement touchées par le manque d’eau comme la Tunisie, l’Espagne, l’Italie et le sud de la France, nous précise Iheb Triki, ingénieur et cofondateur de la jeune pousse Kumulus Water : « Il existe 6 fois plus d’eau circulant sous forme de vapeur dans l’air que celle que renferme sous forme liquide toutes les rivières du monde. C’est en partant de ce constat que nous avons décidé de créer notre machine, et mis au point un processus pour extraire cette eau de l’atmosphère. Le principe à l’œuvre dans notre générateur consiste à réduire la température de l’air qui a été aspirée par l’appareil pour voir apparaître des gouttes d’eau. »
Un générateur de rosée artificielle
Le Kumulus reproduit le phénomène naturel de la rosée, explique l’ingénieur : « Cette condensation, que l’on observe chaque matin dans toutes les régions du monde, y compris dans des déserts considérés comme particulièrement arides, est depuis longtemps reproductible en laboratoire. La limite de température pour générer des gouttelettes d’eau à partir de la vapeur se nomme, par ailleurs, une température de rosée. Mais l’autre complexité de notre générateur a été de transformer une eau extrêmement pure et distillée, qui est au passage impropre à la consommation humaine, en une eau potable et surtout buvable.» Iheb Triki explique comment rendre l’eau du générateur potable : « Nous avons dû rajouter plusieurs filtres, certains pour éliminer des impuretés comme la présence éventuelle de métaux lourds et de résidus de pesticides qui seraient nuisibles à la santé humaine et d’autres pour reminéraliser le liquide obtenu. Ces filtres sont tous constitués de matériaux naturels, par exemple, en employant différents extraits de pierres qui délivreront les minéraux essentiels pour rendre cette eau buvable. »
20 à 30 litres d’eau potable par jour
Le Kumulus fait la taille d’un mini-réfrigérateur, et produit environ une trentaine de litres d’eau par jour, précise Iheb Triki : « Le prix de revient au litre généré par l’appareil est estimé à une quinzaine de centimes d’euros, c’est-à-dire 30 à 50 % moins cher que l’eau qui est vendue en bouteille. Entre un quart et un tiers de ce prix concerne la consommation électrique du générateur. » Et Iheb Triki de conclure : « Pour abaisser encore les coûts de fonctionnement, le courant peut provenir de systèmes d’énergies renouvelables comme des panneaux photovoltaïques ou des éoliennes avec l’avantage de réduire le bilan carbone de l’utilisation de notre machine. Selon les expertises effectuées par des laboratoires indépendants, notre générateur d’eau atmosphérique permet ainsi d’économiser deux à trois mille tonnes de CO2 par an, comparativement aux autres dispositifs de condensation capables de produire une eau potable. »
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