Salon de l’agriculture : La débâcle
« Ça va crescendo »: l’alcool coule toujours à flot au Salon de l’agriculture malgré les mesures
« Plus l’heure avance, plus les gens ont picolé »: après les polémiques de 2023, l’alcool coule toujours à flot au Salon de l’agriculture
Malgré l’existence de points d’eau et les mises en garde des organisateurs, des scènes de surconsommation d’alcool sont constatées dans les allées du Salon de l’agriculture.
« On est entre copains, on boit un coup, on profite des bonnes choses ». Si le Salon de l’agriculture permet aux agriculteurs de partager leur travail, c’est aussi pour beaucoup de visiteurs l’occasion de boire un, ou plusieurs verres. Entre les cornemuses bretonnes et les chants basques, l’ambiance devient vite festive dans les allées du parc des expositions.
« On fait la fête on chante et tout, c’est extraordinaire, c’est des bons moments », confirme un visiteur au micro de BFMTV.
Si certains disent « savoir se gérer », réussir à « boire un coup, chanter une chanson, manger un bout sans forcément abuser », ça n’est pas le cas de tous. Après une édition 2023 du Salon de l’agriculture marquée par des scènes de surconsommation d’alcool, de nouveaux abus sont constatés cette année passée une certaine heure de la journée.
« Ça va crescendo, plus l’heure avance plus les gens ont picolé et plus l’ambiance est folle », commente un jeune homme.
l’essentiel Après une édition 2023 marquée par les débordements liés à la surconsommation d’alcool, on aurait pu croire que le Salon de l’Agriculture 2024 allait être un peu plus « soft ». Pourtant, à la nuit tombée, ce ne sont pas les scènes de beuverie qui manquent…
18h44, au Salon de l’Agriculture. Tandis que les derniers visiteurs quittent les halls du parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, où se tient depuis samedi 24 février la grande fête du monde agricole, d’autres s’engouffrent dans le pavillon 3 dédié aux produits et saveurs de France. D’ici une poignée de minutes, à 19 heures, le public doit quitter les lieux. Seuls les exposants, la sécurité, la presse, et bien sûr l’organisation du Salon sont autorisés à rester.
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À l’intérieur du gigantesque hall, des groupes de fêtards se forment autour des stands régionaux. Des agents de sécurité commencent à bloquer les accès du pavillon, et somment ceux qui ne disposent pas d’un « pass » de quitter les lieux.
Passé 19 heures, c’est la règle, les exposants n’ont plus le droit de servir de boissons alcoolisées. Pourtant, rares sont ceux qui n’ont pas un verre à la main. Et à mesure que le temps passe et que la sécurité se fait plus insistante, des groupes se replient à l’intérieur des stands, qu’ils recouvrent d’une bâche pour s’abriter des regards. Ici, l’alcool coule à flots. Des fumeurs allument leur cigarette. « Il y a trois ans, j’ai vu des gens complètement bourrés vomir en plein milieu des allées, confie une habituée. Certains soirs, c’est vraiment du grand n’importe quoi. »
« On a de plus en plus de mal à les virer »
Si 2024 devait être l’année du retour au calme, après une édition 2023 marquée par les abus d’alcool, force est de constater qu’il n’en est rien. Un agent de sécurité, qui souhaite rester anonyme, s’en agace : « Tous les soirs c’est pareil, les fêtards sont raides et on a de plus en plus de mal à les virer. Hier, j’ai failli en venir aux mains avec un homme qui m’avait jeté un verre de bière au visage juste parce que je lui avais attrapé le bras pour le faire sortir… »
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Pour éviter la mauvaise publicité due aux excès, l’organisation du Salon avait pourtant mis les moyens : cette année, des « désoiffeurs » ont arpenté les allées pour offrir des verres d’eau, des spots audio invitant à la sobriété ont été diffusés, et une charte a même été imposée aux exposants, les invitant à ne plus servir de pinte le week-end, ni de vendre de bouteille ouverte.
Car en cas de consommation excessive, la punition peut être sévère. « Si les règles ne sont pas respectées, on prendra des sanctions qui pourront aller jusqu’à la fermeture du stand », menaçait en début de semaine, auprès de Ouest-France, Valérie Le Roy, directrice du Salon.
Reste désormais à espérer que le dernier week-end de l’événement, ces samedi 2 et dimanche 3 mars, ne vienne pas encore entacher l’image déjà sévèrement écornée par l’ouverture houleuse du Salon lors de la venue d’Emmanuel Macron, samedi 24 février.
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