Mois : avril 2024
Les inondations de Dubaï ont-elles été causées par l’homme ?
François Gemenne : c’est une théorie qui circule pas mal, et qui pointe le rôle de la géo-ingénierie dans ces inondations : ces pluies torrentielles seraient dues à une opération de géo-ingénierie qui aurait mal tourné. Les Emirats arabes unis auraient voulu faire pleuvoir artificiellement à l’aide d’une technique d’ensemencement des nuages par avion, et l’opération ne se serait pas passée comme prévu.
L’ensemencement des nuages, pratique controversée, est pointé du doigt. Mais…
Le petit paradis des influenceurs qu’est Dubaï, a connu la semaine dernière des inondations exceptionnelles, que nous avons pu observer dans tous les médias. Nous connaissons le peu de considération écologique de ces pays qui ont fait de l’or noir, le pétrole, une richesse incommensurable. Sur les réseaux sociaux, une pratique peu écologique est pointée du doigt : l’ensemencement des nuages, une pratique sur laquelle je reviendrai ensuite. Les autorités démentent et les scientifiques s’entendent sur le fait que l’ensemencement ne peut pas être la seule cause de ces pluies torrentielles. Mais, cet ensemencement pourrait-il contribuer au dérèglement climatique ? Et, provoquer ces pluies plus souvent ? Décryptage.
Quand l’homme modifie la météo
Lors de cet épisode météorologique, plus de 120 millimètres d’eau sont tombés sur cet endroit de la planète. Une quantité qui correspond approximativement à deux ans de précipitationsdans cet État du golfe. Connu pour son climat désertique, Dubaï ne fait généralement pas la une des journaux pour des précipitations pluvieuses. L’État de Dubaï pratique l’ensemencement des nuages, une technique utilisée pour augmenter la quantité de pluie ou de neige qui tombe d’un nuage. On le fait traditionnellement dans les régions où il y a peu de précipitations naturelles. Lorsqu’un nuage est « ensemencé », on y injecte des substances comme de l’iodure d’argent ou du dioxyde de carbone solide. Ces substances agissent comme des noyaux de condensation, c’est-à-dire qu’elles aident les gouttelettes d’eau ou les cristaux de glace à se former plus facilement et par conséquent, provoque des pluies.
La géoingénierie, une technique utilisée depuis longtemps
Bien entendu, la première raison invoquée est le changement ou dérèglement climatique. Cependant, le message d’un internaute, consulté plus de 12 millions de fois, sème le trouble. Dans ce message, il invective ceux qui « blâment le changement climatique ». Et, il ajoute plutôt qu’une « modification de la météo » par l’homme serait plutôt en cause. Pour lui, l’ensemencement des nuages, également appelé géoingénierie, allègrement pratiqué dans ces régions, serait en cause, ainsi que les nombreux produits chimiques pulvérisés pour créer de la pluie. Cette technique est utilisée depuis plus de 20 ans dans cette région du monde, les autorités y voyant une manière d’augmenter les pluies dans cette région où il ne pleut quasiment jamais. Ainsi, plus de 300 missions d’ensemencement des nuages seraient réalisées chaque année avec des avions spécifiquement développés pour cet usage. Cela laisse réfléchir…
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Interdit par la loi
Laver votre voiture devant chez vous est interdit par la loi et pourrait vous coûter très cher
Vous avez l’habitude de laver votre voiture chez vous ? Ce geste est pourtant interdit et sanctionné par la loi pour une raison bien précise.
S’il est possible de laver sa voiture dans une station de lavage, certaines personnes préfèrent nettoyer leur véhicule chez elles. Cependant, ce geste est interdit par la loi et peut coûter très cher.
Laver sa voiture est un geste à réaliser régulièrement pour assurer le bon entretien de son véhicule. Ainsi, vous limitez la crasse sur la carrosserie et réduisez l’usure du véhicule en le protégeant de la corrosion. Pour cela, il est possible de se rendre dans une station de lavage prévue à cet effet.
Cependant, de nombreuses personnes préfèrent ne pas se déplacer et laver leur voiture directement chez elles, avec un tuyau d’arrosage ou un jet haute pression. Bien que cette pratique soit courante, elle est interdite par la loi, et ce peu importe où vous lavez votre voiture. Voici ce que vous risquez dans cette situation.
Ne lavez pas votre voiture chez vous
Si vous lavez votre voiture chez vous, que ce soit devant votre portail, dans la rue ou dans votre jardin, vous ne respectez pas la loi. À Paris, laver sa voiture chez soi est interdit depuis 1979 et cette réglementation est appliquée dans chaque commune selon les règlements sanitaires mis en place dans chaque agglomération et département. Dans un cadre plus général, Le Point précise que “le lavage des véhicules est interdit sur la voie publique, les berges, ports et quais, ainsi que dans les parcs des jardins publics”.
La raison pour laquelle laver sa voiture chez soi est interdit est simple. Les eaux déversées dans la rue peuvent engendrer une pollution de l’environnement. Comme l’explique Le Figaro, quand vous lavez votre voiture, les eaux usées sont contaminées par des hydrocarbures, des détergents et de l’huile qui vont se déverser directement sur le sol, sans passer par un réseau d’évacuation et de traitement des eaux usées. Ces éléments chimiques vont ensuite se déverser dans les rivières et les fleuves par ruissellement ou infiltration, ce qui est mauvais pour l’environnement.
Des pratiques de voitures que l’on peut qualifier de « jetables”.
Des voitures électriques jetables?
© Photographie 3alexd / Getty Images©
Pourra-t-on profiter aussi longtemps de notre future voiture électrique que de la petite dernière thermique ? Il est malheureusement permis d’en douter.
Passer d’une voiture thermique et mécanique à une voiture entièrement électrique, c’est accepter qu’elle soit, elle aussi, victime un jour d’obsolescence plus ou moins programmée, à l’image aujourd’hui de ce qui se passe avec nos smartphones ou de nos machines à laver. Il y deux raisons évidentes à cela. Premièrement, la difficulté à remplacer les batteries et deuxièmement l’obsolescence programmée des logiciels embarqués.
Sur ce sujet, l’association HOP (pour « Halte à l’obsolescence programmée ») vient de tirer la sonnette d’alarme en publiant son dernier rapport intitulé « L’obsolescence accélérée des voitures thermiques et électriques« . Pour elle, certains constructeurs développent même des pratiques de voitures que l’on peut qualifier de « jetables”.
Aujourd’hui, la durée de vie moyenne d’une voiture en France est proche de vingt ans, mais paradoxalement, les récents progrès technologiques et la transition vers le tout électrique risquent fort de faire lourdement chuter ce chiffre.
Le plein d’obsolescence !
Le nerf de la guerre dans l’électrique, c’est la durée de vie des batteries. Le cabinet de conseil Carbone 4 a ainsi estimé qu’une batterie lithium-ion était en moyenne conçue pour supporter entre 1.000 et 1.500 cycles, soit en théorie une durée de vie de près de quinze ans à raison de deux recharges par semaine. Mais cette statistique se heurte malheureusement à la réalité : les batteries perdent en efficacité avec le temps, parfois même très rapidement.
Le problème est qu’à l’heure actuelle, remplacer une batterie, après un incident technique ou un accident de la route, s’avère extrêmement compliqué, à la fois pour des questions de réparabilité et de disponibilité. Résultat : il est parfois plus simple, et surtout plus rapide, de changer carrément de voiture.
Selon HOP, certains constructeurs de véhicules électriques optent pour des batteries clairement inaccessibles, souvent pour des raisons de coût de production, dénonçant au passage les pratiques de Tesla ou du chinois BYD, avec leurs batteries intégrées dans de gros blocs parfois indémontables.
Difficiles à réparer
Dans certains cas, les batteries sont tout simplement impossibles à remplacer. Cela peut parfois être plus simple, mais quoi qu’il arrive, le prix de la réparation ou du changement est très élevé ! Surtout qu’il faut se rappeler que la batterie, à elle seule, représente souvent près du tiers du prix d’une voiture électrique !
Il y a également tout l’aspect « logiciel » à prendre en compte dans les voitures modernes, et pas seulement électriques d’ailleurs. Or, comme n’importe quel appareil connecté, smartphone ou ordinateur, il arrivera un jour où les mises à jour ne seront plus compatibles avec un matériel vieillissant.
Face à toutes ces problématiques, HOP s’autorise quelques recommandations, à l’attention notamment des autorités européennes. À elles de prendre des mesures pour que la durabilité devienne la norme et que les constructeurs instaurent notamment des garanties de réparabilité de leurs batteries, qu’ils proposent un vaste réseau de pièces détachables, disponibles pendant au moins vingt ans, et continuent la maintenance et les mises à jour de leurs logiciels au moins aussi longtemps. Tout ça, c’est un sacré défi!
Pourtant, c’est essentiel, et pas seulement d’un point de vue économique pour les automobilistes. C’est aussi vital pour la planète, car si nos voitures deviennent « jetables », ce sont autant de batteries qui se retrouveront dans la nature.
D’où l’importance de trouver aussi des solutions pour les recycler. Vous l’aurez compris, l’industrie automobile n’en a pas fini de se creuser les méninges pour faire de la voiture électrique une technologie fiable et durable.
Minerais du sang exploités en RDC
La RDC accuse Apple d’utiliser des minerais provenant de mines congolaises « exploitées illégalement »
Selon les avocats mandatés par Kinshasa, ces minerais seraient ensuite « transportés hors du pays, et notamment vers le Rwanda, où ils seraient blanchis ».
La République démocratique du Congo (RDC) accuse le groupe Apple d’utiliser dans ses produits des minerais « exploités illégalement » qui proviendraient « de mines congolaises » au sein desquelles « de nombreux droits humains sont violés », selon des documents consultés par l’Agence France-Presse (AFP). Selon les avocats mandatés par la RDC, ces minerais seraient ensuite « transportés hors de la RDC, et notamment vers le Rwanda, où ils seraient blanchis ».
« Il ressort du dossier » remis par la RDC « que la société Apple utilise dans ses produits des minerais stratégiques achetés au Rwanda », affirment les avocats mandatés pour rédiger une mise en demeure, sommation avant le déclenchement d’une procédure judiciaire.
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« Le Rwanda est un acteur central de l’exploitation illégale de minerais, et notamment de l’exploitation de l’étain et du tantale en RDC », affirment les avocats. « Après leur extraction illégale, ces minerais sont importés par contrebande au Rwanda, où ils sont intégrés dans les chaînes d’approvisionnement mondiales », affirme la mise en demeure. « Ces minerais litigieux proviendraient en grande partie de mines congolaises au sein desquelles de nombreux droits humains sont violés », poursuivent les avocats.
Cette mise en demeure a été adressée cette semaine aux deux filiales d’Apple en France par les avocats français William Bourdon et Vincent Brengarth. Un courrier a également été envoyé à la maison mère américaine de l’important groupe de la tech, qui commercialise notamment l’iPhone et les ordinateurs Mac.
« Minerais du sang »
Le sous-sol de la RDC regorge de minerais, le pays étant notamment le premier producteur mondial de cobalt et le premier producteur africain de cuivre. Selon un rapport de l’ONG The Enough Project, publié en 2015, « ces sites de minerais apparaissent souvent contrôlés par des groupes armés qui contraignent, par la violence et la terreur, des civils à y travailler et à transporter ces minerais. Des enfants sont également forcés à travailler dans ces mines ».
Le gouvernement de Kinshasa accuse le Rwanda de vouloir faire main basse sur les ressources, minières en particulier, de l’est du pays, l’une des raisons pour lesquelles, selon lui, Kigali soutient la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), à l’offensive depuis plus de deux ans dans la province du Nord-Kivu. Le M23 contrôle actuellement de larges pans du Nord-Kivu et encercle le chef-lieu de la province, Goma.
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Cette mise en demeure d’Apple s’explique selon ces avocats « par l’extraordinaire gravité de la situation dans l’est de la RDC, qui est source de très graves dommages à la population locale et à l’Etat congolais ».
« La responsabilité d’Apple, et au-delà des grands fabricants de high-tech, quand ils utilisent des minerais du sang, est restée depuis longtemps une boîte noire », ont déclaré jeudi à l’AFP les avocats William Bourdon, avocat au bureau de Paris, et Robert Amsterdam, avocat au barreau de Londres.
Nestlé contaminé par des Matières Fécales
Au moins deux millions de bouteilles de Perrier détruites à la suite d’une contamination bactérienne
La destruction de bouteilles de Perrier « par précaution » concerne au moins deux millions de bouteilles, apprennent franceinfo et « Le Monde », mercredi.
À peine trois semaines après les révélations sur un potentiel risque sanitaire lié aux eaux minérales naturelles du groupe Nestlé, la multinationale annonce avoir détruit au moins deux millions de bouteilles de la marque Perrier à la suite d’une dégradation de la qualité de l’eau dans l’un des sept puits de son usine du Gard. Selon un arrêté préfectoral consulté par franceinfo et Le Monde, qui n’a jusqu’à présent pas été rendu public en dépit des obligations légales, deux autres puits sont désormais exploités pour produire, dans des conditions floues, une nouvelle gamme de boissons gazeuses.
Des traces de matières fécales et de germes
Mercredi 24 avril, Nestlé Waters France, filiale du leader mondial de l’agroalimentaire, a annoncé à l’AFP avoir, « par précaution », détruit « plusieurs lots de bouteilles », habituellement livrés en magasin. Une destruction qui concerne au moins deux millions de bouteilles, comme l’annonce à franceinfo et au journal Le Monde l’entreprise Nestlé, qui assure que « toutes les autres bouteilles sur le marché peuvent être consommées en toute sécurité ». Concernant la contamination de ses bouteilles d’eau minérale, Nestlé se contente d’évoquer une « déviation microbiologique ponctuelle » apparue à la suite « des très fortes pluies liées à un évènement de type méditerranéen récent dans le Gard », la tempête Monica qui a frappé le sud-est de la France pendant le week-end du 10 mars.
De son côté, le préfet du Gard annonce avoir mis en demeure l’entreprise de « suspendre sans délai » l’exploitation d’un des puits de son usine de Vergèze dans le Gard, où est mise en bouteille l’eau de Perrier. Ce captage aurait en effet « présenté un épisode de contamination à partir du 10 mars 2024 et sur plusieurs jours par des germes témoins d’une contamination d’origine fécale (coliformes, Escherichia coli) mais aussi par des germes de l’espèce Pseudomonas aeruginosa ». Il est aussi indiqué « qu’une contamination des eaux conditionnées à partir de ce forage ne peut être exclue et peut faire courir un risque pour la santé des consommateurs ».
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Le puits dont l’exploitation a été suspendue se trouve à Vergèze, où est historiquement puisée l’eau de la marque Perrier, créée en 1903. Or, comme l’avaient révélé Franceinfo et Le Monde récemment, les ressources en eau exploitées par Nestlé à Vergèze font l’objet de contaminations régulières, et ce depuis des années, tout comme celles de l’autre usine d’eau minérale Nestlé en France, dans les Vosges, où sont produites les marques Vittel, Hépar et Contrex.
Pour lutter contre le réchauffement climatique, il faut polluer
Impact paradoxal de la baisse de pollution sur la température mondiale
La baisse des niveaux de pollution pourrait avoir contribué de manière significative à la hausse de la température mondiale entre 2001 et 2019, selon une étude publiée mercredi dans la revue Communications Earth & Environment. Le phénomène s’expliquerait par une diminution de la nébulosité engendrée par les mesures anti-pollution. Des incertitudes subsistent cependant quant à l’ampleur du phénomène. Explications :
Les émissions de gaz à effet de serre et l’avènement d’un épisode de type El Niño ont beaucoup influencé la température mondiale en 2023, année la plus chaude sur Terre depuis le début des mesures. Mais ils ne sauraient expliquer à eux-seuls les hausses observées. Les bilans radiatifs et l’albédo terrestre ont également joué un rôle.
La baisse de pollution aggrave le réchauffement climatique
La lutte contre la pollution, autrement dit, la disparition de la couverture d’aérosols qui réfléchit la lumière solaire vers le ciel, aggrave le réchauffement. Cela pourrait représenter jusqu’à 40% de l’augmentation de l’énergie qui réchauffe la planète entre 2001 et 2019.
Une mauvaise nouvelle, un peu dérangeante : la baisse de la pollution à l’échelle de la planète aggrave le réchauffement climatique. Mathilde Fontez, rédactrice en chef au magazine scientifique Epsiloon, nous confirme que la pollution a baissé globalement dans le monde – le contrôle de la qualité de l’air mené depuis les années 1990 porte ses fruits. Mais on voit aujourd’hui que cela a un effet retors.
franceinfo : Cet air plus pur, contrôlé depuis plus de 30 ans dans le monde, aggrave le réchauffement climatique ?
Mathilde Fontez : Oui, c’est assez dérangeant. Le sujet est dans toutes les discussions entre les experts aujourd’hui. D’autant plus qu’on est en train de tirer le bilan de l’année 2023 : année record sur tous les plans, la plus chaude de l’histoire. Et c’est – en partie – à cause de la baisse de la pollution.
Une série d’études viennent de quantifier cet effet, et elles montrent qu’il est important : la baisse de la pollution serait responsable de la moitié de l’accélération actuelle du taux de réchauffement.
La dernière étude qui vient d’être publiée le 3 avril 2024 par des chercheurs de l’institut Cicero en Norvège, et qui se base sur les observations satellites, évalue qu’elle pourrait représenter 40% de l’augmentation de l’énergie qui a réchauffé la planète entre 2001 et 2019.
Comment la baisse de la pollution provoque-t-elle un réchauffement ?
Lorsqu’elles sont en suspension dans l’air, les particules de pollution réfléchissent la lumière dans l’espace, et provoquent donc un refroidissement. Si on en a moins, il y a réchauffement. Les particules peuvent aussi augmenter le nombre de gouttelettes dans l’air : faire de plus grands nuages, qui durent plus longtemps – or les nuages aussi réfléchissent la lumière.
En gros, la Terre polluée est plus réfléchissante. Non polluée, elle est plus sombre, et donc elle capte plus la chaleur du soleil. Ces phénomènes sont connus depuis longtemps. Mais ce qu’on découvre aujourd’hui, c’est l’importance de l’effet, et sa complexité. Difficile de prédire précisément comment cela va évoluer.
Les chercheurs voient que ces mécanismes ont un impact sur la température globale, mais aussi sur la circulation atmosphérique, sur les vents, sur les moussons.
Parce qu’il ne s’agit pas, bien sûr, d’arrêter de dépolluer ?
L’ADBLUE REMIS en Question
Le liquide AdBlue, qui permet aux véhicules diesels de beaucoup moins polluer, causerait de nombreuses pannes
Le réservoir d’AdBlue côtoie celui de diesel © DiPres / Shutterstock
Utilisé dans les véhicules diesel modernes et vanté pour ses bénéfices anti-pollution, l’AdBlue est sous le feu des projecteurs. Le liquide connaît quelques déboires, avec de nombreuses pannes contreproductives constatées.
Additif répandu dans les voitures diesel, l’AdBlue est connu pour réduire les émissions d’oxydes d’azote (NOx) polluantes et nocives. Sauf que le dispositif s’avère être à la fois une solution, et un problème. Car si sa présence doit en théorie garantir une réduction significative des émissions, de nombreux automobilistes se retrouvent confrontés à des pannes récurrentes, qui d’ailleurs soulèvent des questions sur l’efficacité et la fiabilité de la technologie.
L’AdBlue, des bienfaits incontestables sur l’environnement
L’AdBlue, encensé pour ses performances environnementales, est injecté dans le système d’échappement d’un véhicule diesel qui doit être équipé d’un système de réduction catalytique sélective dit SCR, qui peut ensuite réduire les émissions d’oxydes d’azote. Précisons qu’il est obligatoire sur les véhicules diesel neufs.
Une fois injecté à haute température, une procédure à renouveler qu’une fois tous les 10 000 ou 20 000 km, le liquide (eau purifiée et urée de haute pureté) se décompose en dioxyde de carbone et en ammoniac. Ce dernier réagit ensuite avec les NOx pour les transformer en azote et en vapeur d’eau, qui sont des substances inoffensives.
Grâce à cela, le catalyseur DeNox peut fonctionner en recrachant 90% d’oxydes d’azote en moins. La consommation d’AdBlue peut varier en fonction du véhicule et du type de conduite, mais elle est généralement d’environ 5 à 10% de la consommation de diesel. Sauf que les automobilistes se retrouvent souvent aux prises avec des dysfonctionnements coûteux, allant de simples voyants lumineux à des pannes immobilisantes.
Certains essaient de se débarrasser de l’AdBlue, mais cela peut coûter très cher
Les pannes aujourd’hui causées par l’AdBlue ne sont pas spécialement liées à une marque de véhicule en particulier. Qu’il s’agisse de voitures haut de gamme ou de modèles plus abordables, les conducteurs font état de problèmes similaires, ce qui souligne un problème systémique plus vaste que cela.
Alors comment résoudre un problème qui découle de l’AdBlue ? La seule solution est pour ainsi dire coûteuse. Vous devez en effet remplacer le réservoir, et l’opération peut vite atteindre les 2 000 euros, sans que cela ne puisse vous garantir à 100% que tout fonctionne de nouveau normalement.
Du coup, certains décident d’adopter la méthode débrouille, en déconnectant purement et simplement le dispositif, pour économiser du carburant et un peu d’argent, puisque le liquide n’est pas gratuit. Nos confrères de L’Est républicainexpliquent que certains individus du monde de l’automobile se proposent de vous le retirer pour 300 euros, avec la possibilité de tromper l’ordinateur de bord et, donc, de franchir avec succès l’étape du contrôle technique.
Mais à votre place, on éviterait tout de même, car rouler sans AdBlue est une infraction pour tout véhicule équipé de la technologie SCR, dont le montant peut grimper jusqu’à 7 500 euros. Pas sûr que cela vaille le « coût » donc.
Source : L’Est républicain
Qui est responsable de la chaleur mortelle, CE ne sont pas…
Climat
A eux seuls, 57 gros industriels ont été responsables de 80 % des émissions de CO2 depuis 2016
Selon un rapport dévoilé ce jeudi 4 avril, les rejets de CO2 entre 2016 et 2022 ont continué à augmenter pour la plupart des grandes entreprises productrices de gaz, charbon, pétrole et ciment. Les plus émettrices sont détenues par des Etats.
Fin 2015, avec l’accord de Paris, la communauté internationale s’engageait à considérablement faire baisser les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le changement climatique à +1,5°C. Huit ans plus tard, les quelques dizaines d’entreprises ayant la plus grande responsabilité dans le réchauffement de la planète continuent pourtant à larguer dans l’atmosphère des quantités phénoménales de CO2. Selon un nouveau rapport publié ce jeudi 4 avril par le think tankInfluenceMap à partir de la base de données Carbon Majors, 80 % des émissions mondiales entre 2016 et 2022 sont attribuables à seulement 57 entités productrices de combustibles fossiles (gaz, pétrole et charbon) et de ciment.
«Ce rapport montre que la majorité des émissions mondiales de CO2 produites depuis l’accord de Paris peuvent être attribuées à un petit groupe de grands émetteurs qui ne parviennent pas à ralentir leur production», détaille le communiqué. Pire, la plupart des entreprises analysées ont produit plus de combustibles fossiles au cours des sept dernières années qu’au cours des sept années précédant l’adoption de l’accord. Cela est particulièrement le cas en Asie.
Une dynamique assez inquiétante
En tête des 57 cancres responsables des émissions récentes : Saudi Aramco, Gazprom et Coal India, toutes des entreprises publiques, appartenant respectivement à l’Arabie saoudite, à la Russie et à l’Inde. Elles représentent à elles trois plus de 10 % des émissions mondiales entre 2016 et 2022. Des entreprises détenues par des investisseurs privés apparaissent également dans le top 10, telles que Exxon Mobil et Shell. Ces deux sociétés vont devoir redoubler d’efforts si elles veulent atteindre leurs objectifs de neutralité carbone en 2050.
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Ce classement laisse aussi apparaître une dynamique assez inquiétante : la plupart des entreprises les plus émettrices depuis l’accord de Paris sont détenues par des Etats. C’est particulièrement marqué dans le secteur du charbon, où la part des émissions liée aux entreprises privées a baissé tandis que celle provenant de producteurs publics et relevant des Etats a augmenté.
Enchaînement d’année hors-norme
Une tendance qui va à l’encontre de ce que recommande l’Agence internationale de l’énergie depuis 2021 (à savoir de renoncer à tout nouveau projet d’extraction) et d’une «transition hors des énergies fossiles» d’ici 2050, engagement pris par les gouvernements à la COP28 de Dubaï en décembre. Et ce, alors que la planète enchaîne les années hors-norme et se rapproche dangereusement du seuil des 1,5°C fixé dans l’accord de Paris.
«Les recherches de Carbon Majors nous montrent exactement qui est responsable de la chaleur mortelle, des conditions météorologiques extrêmes et de la pollution atmosphérique qui menacent des vies et font des ravages sur nos océans et nos forêts, commente dans le communiqué Tzeporah Berman, directrice du programme international de l’ONG Stand. earth et présidente de l’initiative pour un Traité de non-prolifération des combustibles fossiles. Ces entreprises ont réalisé des milliards de dollars de bénéfices tout en niant le problème et en retardant et entravant la politique climatique. Ils dépensent des millions en campagnes publicitaires pour montrer qu’ils font partie d’une solution durable, tout en continuant à investir dans l’extraction de combustibles fossiles.»